Comment éduquer pour en finir avec le sexisme ?
Le sexisme est un aspect omniprésent dans le quotidien de la femme. De l’objectivation dès le plus jeune âge à la sous-estimation des compétences intellectuelles pendant les années scolaires et dans la vie professionnelle, au sexisme verbal et physique dans la vie de couple, sans oublier les micro-agressions…
Et bien qu’il s’agisse d’une triste réalité, beaucoup ignorent encore les difficultés auxquelles chaque femme doit faire bien trop souvent face.
Le sexisme c’est quoi ?
C’est essentiellement tout type d’abus de pouvoir utilisé pour opprimer et asservir les femmes. Il existe une idée fausse courante selon laquelle le sexisme ne consiste qu’en des violences physiques (étant donné qu’elles sont facilement identifiables), méprisant ainsi toutes les autres formes d’injustices. En réalité, la discrimination à l’égard des femmes est plus complexe que cela et touche tout catégories d’âge confondue.
Les exemples ne sont malheureusement pas ce qui manque : les insultes utilisées pour dévaloriser les femmes, les sifflements et les injures dans la rue, l’humiliation verbale et la dégradation. L’abus verbal provoque des sentiments de peur, de culpabilité, de malaise et même d’angoisse.
Toutes ces choses constituent réellement des traumatismes, au même titre que le fait d’être battue ou frappée. Selon les experts linguistiques de Babbel notamment, la violence verbale peut avoir des conséquences désastreuses et contribuent souvent à normaliser les stéréotypes ainsi qu’à renforcer toutes les idées néfastes que notre société patriarcale nourrit envers les jeunes filles et les femmes.
Pourquoi est-ce important d’en parler
La prise de parole est importante pour de nombreuses raisons, mais surtout pour élever nos voix pour manifester notre soutien à toutes. Le fait de remercier les victimes d’avoir partagé leurs moments les plus vulnérables et leurs tragédies ne fait qu’encourager davantage d’autres personnes à rompre leur silence. Cela montre aux autres que l’aide est toujours disponible et que leur combat n’est pas éternel.
En plus d’aider les femmes, l’intolérance du sexisme contribue également à déconstruire la notion de masculinité toxique et à créer un monde où les hommes sont libres de s’exprimer sans craindre d’être jugés. On a tendance à négliger que les hommes peuvent aussi être victimes de sexisme, dans le sens où ces derniers doivent répondre à un certain critère de “masculinité” qui les empêche de s’exprimer d’une manière différente de la norme.
Après tout, il s’agit d’un combat pour l’égalité, ce qui signifie qu’il aide les hommes aussi bien que les femmes. Plus important encore, le sexisme, comme toute autre forme d’oppression, ne peut être détruit que si une pression suffisante est exercée. Parler conduit donc à démanteler un système corrompu qui profite depuis bien trop longtemps à des hommes avides et abusifs.
Comment éduquer pour éviter que cela se produise ?
L’éradication du sexisme et des idéologies toxiques doit commencer dès le plus jeune âge. Les enfants n’ont pas de préjugés, ils imitent seulement les comportements des personnes qui les entourent. En les éduquant et protégeant dès le départ sur les inégalités entre les sexes, on les encourage à rejeter les stéréotypes et toutes les autres notions sexistes. Il est nécessaire que les sujets de discrimination soient traités plus souvent dans les milieux éducatifs. Les écoles et les parents partagent la responsabilité de la sensibilisation des jeunes.
Les garçons ne doivent pas être traités différemment des filles, et inversement. Pour créer un environnement sain, il est important de laisser les garçons exprimer leurs sentiments, de les laisser pleurer et de les laisser se connecter à leur côté émotionnel. L’absence de masculinité toxique conduit souvent à l’absence de sexisme et vice versa.
Lorsqu’il s’agit d’adultes, en particulier des hommes, il est important de toujours les tenir pour responsables de leurs actes. Beaucoup de gens ne sont pas mauvais en soi, ils ne font que répéter une série de comportements que notre société a fini par normaliser.
Pour inciter la prise de conscience, il faut se baser sur des faits : les exemples les plus courants sont les déséquilibres de pouvoir dans la vie professionnelle, la façon dont les hommes occupent de meilleurs postes et ont de meilleurs salaires que les femmes, comment les femmes ont encore aujourd’hui moins de droits que les hommes, comment pas un seul jour ne passe sans qu’il y ait des féminicides et des cas de viols, etc..